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Impressions du Monde

19 février 2008

Un point de vue israélien

Un chauffeur de taxi palestinien m’a dit cette phrase très révélatrice des relations qui unissent et désunissent palestiniens et israéliens : « Les arabes et les juifs sont comme un homme et une femme ils s’engueulent mais au fond ils s’aiment quand même. »
Oh oui ils s’engeulent, il n’y a qu’à voir ce qui se passe tous les jours dans les territoires occupés pour le réaliser.

L’humiliation que subissent les familles palestiniennes est quotidienne et on a du mal à croire qu’elle puisse s’appliquer dans une telle indifférence générale. Les exemples pour illustrer ces injustices continuelles sont multiples.

Lorsque les colons frappent aux portes de maisons palestiniennes et prient leurs propriétaires de dégager, car à présent ce toit est leurs ;

ou lorsque les demandes de permis de construire en Cisjordanie pour les palestiniens sont systématiquement rejetées par Israël et que les palestiniens bravent l’interdiction, leurs maisons se voient démolies, cependant qu’une colonie juive, surplombant avec insolence la demolition, s’agrandit chaque jour en toute illégalité sans que rien ne soit concrètement fait pour l’empêcher...

Alors il ne reste que la colère et les larmes pour essuyer tel affront. Une disparité si évidente ne peut être ignorée et pourtant le manège continue, s’inscrivant dans la banalité. La souffrance abdique devant le cliché du déni de justice, de la médiocre déloyauté.


Et puis il y a des israéliens qui s’insurgent devant ce viol de l’équité et qui s’organisent en B’tselem,ICAHD(Israeli committee against House Demolitions),Hamoked-Center for the Defense of the Individual ou encore Peace Now.

Dailleurs au sein de cet organisme, j’ai eu l’occasion de rencontrer un personnage haut en couleur. Vous ai-je déjà parlé d’elle ?


Lana est une femme aux longs cheveux noirs grisonnant.

La cinquantaine, elle a passé sa vie en Israël dont elle est la citoyenne active.

Professeur d’art et de lettres à la retraite, elle connait bien son pays. Elle y a aimé et y a souffert aussi.

Elle y a connu l’espoir d’une paix chimérique et perdu des amis dans les attentats kamikazes, lorsque les bus de Jerusalem explosaient trop souvent.

Juive, elle s’est un jour confessée a un prêtre catholique, seul religieux dit-elle qui ne tenta pas de la convertir, mais l’écouta simplement et par son écoute pansa ses blessures…


Elle se bat pour la paix depuis trente ans aux côtés de Peace Now. Les erreurs comises par son pays elle les admet sans broncher.

Elle est même la première à les dénoncer ou à s’insurger contre l’illégitimité des colonies, lesquelles sont aussi une plaie pour les israéliens qui paient les impôts des colons exonérés de toutes taxes gouvernementales.

Militante de la première heure à Peace Now, elle n’est pas dupe de tout le manège politique qui l’entoure et fait valser son peuple.

Parfois elle se sent las, marre de se battre tandis que rien ne change. Pour elle, ce conflit ne connaitra pas de fin, il s’éteindra avec l’humanité.

Le mysticisme semble traverser cette société comme une réponse à la fatalité...

Une bouée à laquelle on s’accroche et qui elle ne déçoit pas.

La responsabilité de ce qui arrive est partagée.

Les israéliens ne sauraient être les seuls coupables de la déchirure.

Les politiques palestiniens sont assistés par l’aide internationale mais la situation économique et sociale stagne.
Selon elle, il y a une volonté inavouée et dissimulée du gouvernement palestinien de delester leur peuple d’une éducation satisfaisante afin de les laisser dans l’ignorance, de se complaire dans un statut de victime plutot que d’exiger des comptes à leurs politiciens sur l’utilisation frauduleuse du budget qui leur revient de droit.


Le système d’éducation est en faillite ce qui ne permet pas aux palestiniens de se constituer une indépendance d’esprit nécessaire pour ne pas tomber dans un discours extrémiste
 face à l’occupant.

Le militantisme de Lana n’est pas aveugle ou naïf mais d’aucuns penseront peut-être qu’il n’est pas exempt d’une empreinte patriotique…
Toujours est-il qu’il demeure le point de vue d’une citoyenne israélienne sur, nous en conviendrons tous, une cohabitation douloureuse.

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4 décembre 2007

Un autre regard

Qu’il s’agisse du paysage lunaire de la Mer Morte, de la quiétude qui se dégage du Lac de Tibériade ou du littoral excitant et branché de Tel-Aviv, Israël recèle de multiples facettes et s’abandonne au paradoxe.

Israël n’est pas mon pays et je n’y aurais jamais ma place, ne serait-ce parce que je ne suis pas juive ; mais qu’importe, cette terre ne m’appartient pas et elle est bien trop désirée pour que jamais personne ne la possède vraiment. Telle une malédiction !


C’est un pays insaisissable et incompréhensible où j’ai le sentiment que bien d’autres s’y sont brûlés les ailes à trop vouloir le posséder ; à commencer par ses deux peuples qui se déchirent pour un sol sacré, lequel finit par se désacraliser,  les éloignant chaque fois plus du bonheur.

A mesure qu’Israéliens et Palestiniens cherchent à saisir le droit légitime de vivre en paix, davantage ils s’en dessaisissent et leurs destins semblent leur échapper. Cette société est une fresque qui revêt mille et une couleurs sans doute pour avoir vu ou fait naitre les trois monotheismes qui rythment, guident et déroutent la spiritualité du monde... Pourtant ce qui frappe ici ce n’est pas seulement la terre et l’histoire qu’elle porte en son sein, ni ses religions qui en font un lieu unique, temporel et intemporel, mais ce sont ses habitants.

Je ne ramènerai hélas aucun scoop de ce pays, parce qu’on n’approche pas ainsi les communautés très fermées des orthodoxes juifs de Mea Shearim ou se pressent des ashkénazes ultra religieux qui ne se mélangent pas aux autres, qui restent entre eux, par crainte sans doute d’une extinction de leur héritage hassidique.


Dans ce quartier du nord de Jérusalem, les femmes vêtues de longues jupes noires, de fichus sur la tête, les bras couverts poussent frénétiquement des pousses pousses dans lesquels leurs progénitures, aux rouflaquettes naissantes arborant des visages laiteux, incarnent l’avenir du judaïsme le plus conservateur.


Dans un pays où il y a la plus grande concentration de journalistes au monde, je ne vous rapporterai pas ce que vous voyez à la télévision ou lisez dans la presse. Je vous livrerai juste mes impressions, mes expériences, bref un témoignage à l’échelle de ma modeste personne.

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